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Ludovic Michel prend la présidence de Nutrinoë

Hervé Vasseur, président historique de Nutrinoë, passe le relais à Ludovic Michel, codirigeant du groupe Michel.

À l’occasion du Carrefour international des matières premières, vendredi 20 septembre, l’association des fabricants d’aliments bretons Nutrinoë a officialisé l’élection à sa présidence de Ludovic Michel, et a fait le point sur les volumes d’aliments et la situation du côté des matières premières.

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Hervé Vasseur, président historique de Nutrinoë depuis vingt ans, et directeur général de Nutrea, fait valoir ses droits à la retraite. C’est Ludovic Michel, vice-président du Snia et dirigeant avec ses deux frères du groupe Michel, qui lui succède à la tête de l’association des quinze fabricants d’aliments bretons, ainsi que de son association sœur, Feedsim, qui regroupe 40 fabricants d’aliments et opérateurs en matières premières. Ce passage de relais a été rendu public vendredi 20 septembre, à l’occasion du Carrefour international des matières premières, rencontre annuelle organisée traditionnellement le lendemain du Space de Rennes.

Des volumes en recul de 2,7 % sur 2023-2024

Hervé Vasseur a donc pour la dernière fois présenté les chiffres des volumes bretons. Avec 6,83 Mt produites en 2023 (-3,7 %), les volumes des fabricants d’aliments pour animaux de la région ont perdu en porcs (-3 %), qui restent toujours leur premier segment (41 % des volumes), et en volailles (-0,8 %), mais ils ont gagné en ruminants (+ 4 %). Les sept premiers mois de 2024 montrent toutefois un ralentissement de la décroissance à -0,6 % pour la période janvier-juillet, avec la même dynamique en bovins (+ 3,8 %), même si les porcs poursuivent leur spirale négative (-2,8 %). Les aliments pour volailles se réajustent après les crises de l’influenza aviaire (-1,2 %), l'optimisme étant plus franc sur les pondeuses.

« Si nous regardons la campagne juillet 2023 - juin 2024, nous sommes à 6,76 Mt, une baisse de 2,7 % par rapport à la campagne précédente », conclut Hervé Vasseur. Au total, la Bretagne a perdu 20 % de ses volumes depuis 2009 et 30 % sur le dernier quart de siècle. « La nutrition animale est un prédicteur des productions animales », rappelle-t-il en espérant un retour à l’équilibre pour 2024. L’un des principaux enjeux reste l’installation de jeunes et la transmission des exploitations qui doivent être aidées par la modernisation des exploitations, mais les investisseurs n’ont pas le moral.

La non-déforestation en suspens

Du côté des matières premières, l’incertitude quant à l’entrée ou non en application, le 30 décembre 2024, de la règlementation européenne relative à la déforestation et la dégradation des forêts est particulièrement inquiétante pour les opérateurs. Certains fournisseurs disent pouvoir livrer du soja issu de parcelles non déforestées, comme ADM, qui annonce une prime (un surcoût) de 50 €/t. D’autres montants de 20 à 40 €/t sont affichés sur le marché.

Certains opérateurs confirment qu’ils auront des volumes, au moins en janvier, grâce au stockage qu’ils sont en train de faire monter en puissance. Mais les livraisons de sojas non OGM et bio sont plus incertaines en raison de la structure de leurs producteurs et de leurs mises en marché sur des points de collectes type « place du village » : difficile dans ces conditions de mettre en place une traçabilité à la parcelle dans des pays africains, voire en Inde.

Quant à la structure des formules des aliments bretons, elle évolue avec une baisse des céréales (51 % aujourd’hui) et une stabilité en volume des tourteaux (28 %) qui traduit l’activité des fabrications à la ferme : les éleveurs valorisent davantage leurs céréales et viennent les complémenter avec les protéines et les minéraux/vitamines fournis par les industriels.

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